
Soudain le phalène qui butinait à l’intérieur de moi-même
les fleurs nocturnes de mes songes est devenu lourd.
Lourd et sourd au point de ne plus être en mesure de voler
et de répondre comme un écho aux battements de mon coeur
par les mouvements gracieux de ses ailes poudreuses.
J’ai doucement soufflé sur son corps replié sur sa peine
mais j’ai noyé mes poumons.
Ses ailes surdimensionnées pour une si petite cage étaient reliées à un moteur qui toussait
même quand ce n’était plus l’hiver.
Le phalène s’est laissé emporter par le fleuve
contre lequel il luttait convaincu que cela était nécessaire.
Le phalène d’une beauté inutile bravait l’haleine des courants obscures
en ne recevant toujours que la même réponse aux questions posées avec obstination naturelle: « c’est inutile. »
Mais est-ce vrai?