
Dans les ténèbres de tes chemins, tu cherches la trace de ces puissants félins. Partout, il te semble voir les marques de leurs crocs, les déchirures laissées par leurs griffes. Tu ne vois plus que les blessures, le sang comme les effluves des crimes que seuls les fleuves humains propagent.
Dans les nuits des feuillages, je cache mes vérités. J’ai appris à me méfier de la convoitise et de la bêtise qui ronflent dans tes voix et grognent dans tes promesses. Tu ne tiens jamais ta parole, tu la vends et tu la renies. Tu ne sais rien de moi, car tu n’as jamais chercher qu’à découvrir les nouvelles traces de ta propre cruauté et de ton esclavage. Tu as toujours cherché à m’avilir, à dompter mon peuple, à te mentir. Tu te crois libre, tu n’es qu’un lâche. Un spectre.
Je suis une interruption, une eau froide, un chuchotement, une constellation de petites taches, le bruit du vent. Je suis une brindille, une idée floue, une phrase en train de naître. Je suis quelque chose qu’on découvre dans le silence, un reflet dans l’eau du lac qui te sert de miroir. Je suis indécis et je change tout le temps, je me déplace la nuit.
Je marche sans bruit, je me cache quand tu me cherches et je n’ai pas de cri. Je suis le cheval, la girafe, l’okapi.
Je suis Tlathlonhqui Oceloti qu’on me laisse comme je suis.