
Les papillons de mes pensées
ont des ailes de papier conçues pour de petits voyages
ils avancent dans le silence azuré
d’une lettre au cœur d’une autre
ils ne transportent que les poussières colorées de l’existence
sans espacement perdu
ils déplacent peu à peu l’infime matière du souvenir
avant que la vie ne s’en soit complètement évaporée
pourquoi faudrait-il que je prenne la parole
afin de réserver quelques parcelles du temps
à rien
comme si j’avais à me soucier de camoufler le vide
entre des phrases
comme si j’avais à épargner mon souffle pour un lendemain absent