J’avais dressé la carte d’un pays qui n’était pas le mien afin de rechercher le chemin qui me conduirait ailleurs.
Le détail avait une place et le détail du détail avait la possibilité de demeurer comme on habite un miroir.
Forêts et bosquets se signifiaient par la présence de couleurs galopant du noir au brun très sombre.
Les nuages violets parlaient un langage minéral et les rivières paisiblement passaient en cessant d’avoir à être des frontières.
Les verts ne désignaient rien.
Sur ma carte, il y avait plein d’endroits en devenir.
De lieux où les songes se prolongent.
De lieux où le rêve s’incruste et déploie ses chevelures.
Même l’ombilic du coquillage s’apercevait sur la carte.
Comprenant que mon dessin serait utilisé pour exclure certains, je lui ai ajouté l’œil d’un cyclone et quelques dépressions bien froides.
Peu à peu, la carte a rassemblé assez de force pour paraître représenter un pays improbable au quel personne ne croît.
C’est là pourtant sous la brume,
sous l’épaisse couche de laves que je me cache et continue à chercher un chemin
que parfois je croise ton regard.