
Décrétons que les mots ne sont qu’en papier
que ce nous entendons est le bruit d’un froissement
un bruissement
rien de plus
mutilons les phrases parce que nous n’avons pas la moindre idée
du sort que nous réservons
aux mots que nous tuons
Pour m’en défendre je m’inventerai un nom de silence
modérément absent
et qui ne sera que partiellement le mien
un non caché dans la coquille d’un petit oui
un nom enrubanné de nacre
impossible à porter
et qui serait comme le dôme
de tout l’édifice
de ma pauvre personne