
Sur mes ailes, pèse parfois le poids d’une goutte. Capable de brouiller les âmes, de troubler les phrases, de détourner vers elle seule le silence tel le soleil la sève des arbres presque morts. À mes épaules, s’accrochent des milliers de regards n’ayant que le seul mot qui soit capable de briser un être, collé à leur bave.
La désespérance comme une dune se soulève, m’érode. Je me souviens alors de ce que certains poètes établissent en polissant les jades jusqu’à ce qu’ils ressentent la portée de cette lumière étrange. Elle marche, elle s’avance -du moins on le croit- sur les pas de la lune qui dans l’espace peu à peu s’efface.
Quelle différence existe-il entre les cendres qu’un jour la mort dispersera sans plus vraiment penser à toi et celles qui irisent les milliers et les milliers de feuilles qui un instant faisaient de toi une phalène affolée ?
Ne vaut-il pas mieux mon thé que des cendres ? ***** :-))