À l’embouchure d’un nœud inscrit sur la surface du tronc, la lumière tâtonne. La couleur naît de l’attouchement minutieux par le soleil de la matière. La couleur surgit d’une blessure et rugit comme d’un cratère volcanique.
Sous l’écorce, le temps imprime à la chair intime de l’arbre des ondes concentriques qui expriment une frontière qu’il ne cesse de dépasser pour en inventer une autre, une autre et encore une autre.
En surface, les verts se veloutent, gagnent la forêt sous la forme de spores duveteux, les verts mangent l’espace ou s’agrippent aux branches.
Au sein des frondaisons orageuses, la lueur laiteuse d’un astre nidifie. A la surface du lac dont le ciel forme le réceptacle lumineux, les feuilles sont les paupières du soleil. On le voit qui disperse ses regards, les rayons ont soudain de longs doigts qui pianotent sur toutes les choses qui constituent une forêt. Les nuances lumineuses dansent jusqu’à devenir presque ivres. Finalement, elles laissent l’empreinte intacte du moment où chacune d’entre-elles atteignait un sommet, roder au loin telle la brume. Tout devient flou et inaccessible.
Ainsi autour d’une entaille dans une forêt humaine où la vie circule, stagne, blesse, se construit l’intimité discrète de tout mon être. Ce qui se cristallise avant d’être réduit en miettes ressemble à l’essence d’une sensation unique, perçue au travers d’un prisme. Deux mondes se confrontent ou se frôlent ou s’attouchent sans trouver de correspondances. L’un est sombre, intérieur, docile. L’autre est lueur et mélange chaotique d’informations. Demandez-vous donc ce que cela peut signifier!
En effet, on se le demande… Les êtres sont pleins de mystères !