
Hier, cette méduse transparente dont les tentacules ne passent jamais inaperçues tant elles sont brûlantes, s’est mise à fondre, à se dissoudre dans les eaux bleues et turquoises où se baigne mon âme comme dans un liquide amniotique. Cette partie de moi, incapable de se maintenir en place, de rester précisément là où on lui dit qu’elle sera libre et pourra se permettre de fleurir, cette partie n’avait pas encore terminé de se construire pour la nouvelle journée quand la méduse s’est présentée.
Hier la méduse et mon âme étaient unies comme deux amies et il ne m’était plus permis de décider avec lucidité d’aller effleurer le soleil lorsqu’il se mire dans le ciel. De nager en happant les nuages et en me nourrissant des bulles d’air que forment les mouvements de mon imagination lorsqu’elle se met à inventer la vie.
Hier le venin invisible s’était sournoisement substitué à l’air, au vent, à la lumière, à la matière qui constitue la base de l’individu que je suis. Ainsi comme une maladie, la méduse avait sur moi tous les droits.
Médusé…