La partie la plus importante de ma vie, je la consacre à la rêverie, errance par delà le voyage aussi infime qu’il soit. Nourriture brute, je n’en cherche que la source, que l’endroit d’où ce qui n’est pas encore devenu agglutinement de phrases part en gerbes enivrantes.

Le rêve me revient avec constance comme s’il était la respiration même de l’univers, son océan, sa mer. L’animal sauvage, le fauve ne trouve en moi qu’une cage. Prisonnier, il devient sourd, ne se nourrit que de révoltes. Seul le silence l’apprivoise un instant et puis tout le reste le détériore.
Libéré, il laisse derrière lui une ombre qui s’inscrit telle une coulée d’encre noire sur un papier humide, un débordement de sève végétale sur un tronc à jamais entaillé, une blessure permanente, une luxuriance.

L’écriture, forêt, de feuilles en feuilles le ronge. La lumière l’érode, le ciel et l’illusion d’en écrire le plan, de terminer les voyages se transforment en acide. Mon questionnement agit comme un agile charognard.

Ah ! La seconde où je croise, cette comète hallucinée !L’insouciante vague d’éclats disparates qui n’ont encore trouvé le sens barbare que je leur donne comme un coup de poing dans le ventre ! Cela définitivement n’appartient pas à la conscience, ne se plie pas à ma volonté. La partie la plus importante de ma vie navigue sans voile, sans carte, sans espoir.
Hypersuper avec ces fines photos en thyrse…