
Mes larmes
parcourent un espace pour le suspendre
à un fil de soie comme le corps de l’araignée
comme le songe à la matière qu’il est censé toucher.
Mes larmes, étoiles lointaines qui sanglotent
algues et chevaux de lumière subissent
aléatoirement les lames de mon âme
laissées à elles-mêmes
elles ne sont ni racines, ni raisons
elles signent mes perceptions – seraient-elles à ce titre des mensonges ? –
Elles tracent les rides sur mon visage
se creusent un lit comme celui de ces rivières fantomatiques
dans les déserts
mes larmes transportent la transparence de mes émotions,
leur inutilité est souvent
évidence
mais mes larmes me lient tendrement
à cette chose en moi qui s’efforce d’avancer à contresens