Elle s’écroule deux hommes la retiennent mais elle fond jusque sur le sol
l’un appuie de sa main sur le petit trou par lequel s’enfuit la vie
et rentre la peur et rentre l’horreur
l’autre la recouvre de quelques mots
tout son corps est mou
elle vient de tourner la tête
elle regarde ce bout de ciel sans demander pourquoi elle a si mal
ses yeux s’agrippent de toute leur force
on dirait de tout petits moineaux sans ailes
les hommes ne supplient plus ne crient plus ne croient plus au secours
c’est alors que la mort se met à couler par la bouche par les yeux par le cœur
et au travers de tous les vêtements et sur la terre et sur ce petit bout de ciel qui attend qui regarde impuissant
la main ne tient plus il ne reste plus aucune larme plus aucun pleur plus aucun geste
elle meurt.
En Iran, une jeune-femme est abattue dans la rue. Les forces armées du pouvoir tirent sur une foule pacifiste d’étudiants. Elle est touchée en pleine poitrine, on vise pour tuer.
Le sujet est grave et pourtant vous réussissez à l’aborder poétiquement. Vos mots sont à la fois beaux et savent cristalliser l’horreur. Très poignant et toujours d’actualité…