Entre mes deux oreilles, un bourdon, un essaim de bourdons. Tout est plongé dans la pénombre, rien n’a reçu de nuance, tout est flou. Voilà encore une journée que j’ai massacrée, des heures pour rien car je n’ai rien appris et rien ne m’a surpris. Pour comprendre, il faut être capable de sentir, d’imaginer, de transposer mais chacune de mes connections sensorielles est brouillée, chaque capteur est détruit, défaillant.
Pourquoi faut-il que cela se produise, de cette manière-là ? C’est effroyablement déroutant d’avoir le monde, l’accès à la vie et à la beauté des autres qui se résorbent et s’échappent. Le fil qui me retient et me balance au dessus du vide, je ne sais pas à quoi il tient.