Cher silence,

Cher silence,

Tu devrais avoir honte de te comporter de la sorte, car finalement il n’y a que les plus forts qui te supportent. Les premiers sourires d’un jeune cœur qui se réveille, tu l’ignores. Les appels au secours de la peine, la détresse ou les premiers remous de la conscience, tu les recouvres sans remords  de la même couverture que la mort.

J’ai difficile à croire que tu désires t’assoir à la même table que le respect, la confiance ou l’espoir. Même le plus minuscule soupir a plus de cran que toi.Tes bras sont devenus pour moi les murs d’une prison que je n’aime pas. La valeur d’un mot même coupant et maladroit est plus désirable que toi. Tu te répands comme le brouillard et le choléra, tu étrangles comme les boas en me suggérant :”mais tais-toi, mais tais-toi!”

Il m’est égal de marcher dans le noir et de ne jamais savoir, de tressaillir, d’avoir peur, d’avoir mal. Toutes ces choses ont une voix et elles parlent. J’ai fini par sonder leurs contours et par éviter de croire qu’elles durent toujours.

Mais toi, cher silence, je ne te comprends pas. N’aurais-tu donc point d’émotions, ni de sève? Ne sais-tu donc plus comment la lumière fait pour naître? Je m’en vais de ce pas, te montrer la voie. On susurre, on murmure, on soupire, on dit, on hurle, on crie d’une infinité de façons trois simples mots: “Je t’ aime”et voilà.

Va donc fanfaronner avec les rois, t’habiller de la même dignité que les forçats! Moi petit crabe que je suis, grain de sable, goutte de pluie ou larme de sang, je ne t’ai pas choisi et salue humblement.

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